lundi 31 octobre 2011

35-36 La nuit démasque : Halloween, John Carpenter, Etats-Unis, 1978, Halloween, Rob Zombie, Etats-Unis, 2007



Halloween, John Carpenter, Etats-Unis, 1978
Halloween, Rob Zombie, Etats-Unis, 2007



Depuis le succès du remake de Massacre à la tronçonneuse, produit par Michael Bay, la reprise de grands succès du cinéma d'horreur des années 70 et 80 focalise l'interêt et les investissement des producteurs hollywoodiens. Avec de bonheurs plus ou moins variés.



Echappé du hard rock le plus forain, Rob Zombie éveille l’intérêt du landerneau des amateurs de fantastiques avec La maison aux 1000 morts,et hérite de la lourde responsabilité de mettre au goût du jour le classique fondateur du slasher, Halloween, de maître Carpenter.

 

Lorsqu'on lui commande Halloween en 1978, John Carpenter n'a réalisé que deux films, dont le premier, semi-professionnel, expérimental, ne connait qu'une diffusion confidentielle. Le second Assaut est lui-même un remake déguisé et partiel de Rio Bravo. Les qualités du film retiennent l'attention des producteurs. Mais on imagine que le scénario, originellement intitulé « The baby-sitter murders » et centré sur des adolescents, ne passionne pas Carpenter. Il ne reviendra au teen age, qu'à l'occasion de Christine, autre commande contrainte par les échecs répétés de se derniers films.

Rob Zombie va lui aussi répondre à une commande, d'un film mettant en scène des adolescents et à leur destination. Il pourrait parier sur l'ignorance de son public pour refaire le film à l'identique, simplement remixé, ce que lui demandent certainement ses producteurs. Mais son amour authentique pour le genre lui inspire heureusement les plus hautes exigences quant à la fabrication de son remake.



Dans le ressac de ce genre à bout de souffle qu'est le slasher, que reste-t-il entre les mains de Rob Zombie, du Halloween de 1978 ? Autrement dit, quelles sont les images de Carpenter qui survivent dans l'inconscient collectif en 2007 ?



Un tueur mécanique au masque effrayant d'inexpression, privilégiant l'arme blanche massacre des adolescents fornicateurs, fréquentant tous la High-school de cette banlieue résidentielle aux maisons interchangeables.



L'assassin urbain et sophistiqué de la vieille Europe, dont les mobiles résistent en général au moins 1H23 aux interrogations des enquêteurs, traversant l'atlantique s'est transformé en un tueur aux pulsions sans mystère, dont l'accoutrement traduit la prolétarisation. De l'assassin petit bourgeois motivé par l'enrichissement possible, ou tentant d'occulter une faute quelconque pouvant ternir son statut de bien des giallo, nous sommes en présence de la classe laborieuse du meurtre en série, qui ne sais même plus ce qu'elle fait et se contente d'appliquer des processus de destruction comme on applique des processus de fabrication.



C'est d'un genre dont le film de Carpenter est fondateur, et sa mise en scène en assure la postérité d'autant plus qu'elle n'excède jamais les codes qu'elle est en train de créer : ces longues séquences de caméra dont on soupçonne qu'elles pourraientt nous placer dans la subjectivité du tueur. C'est d'ailleurs sur ce doute que repose une partie du suspense.



C'est durant la première séquence que Carpenter se donne les moyens d'établir ce suspens, par l'affirmation très appuyé du point choisi pour décrire les premiers meurtres.

Un long plan en caméra portée nous décrit une maison de banlieue, puis y pénètre. Un masque recouvre la caméra et nous confirme la subjectivité du point de vue et c'est à travers les deux yeux de Mike Myers que nous assistons à la suite. Un bras portant costume de clown et armé d'un couteau entre par la droite dans le champ, une porte s'ouvre, une jeune femme dénudée, qui visiblement connaît son agresseur- elle l'appelle par son prénom-hurle et le bras armé frappe et tue.



À suivre...






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